lundi 12 octobre 2009

Bonus et scènes coupées 2

Un jour, j’ai commis une hybridation entre Tristesse d’Olympio et Les Malheurs de Sophie, et cela, naturellement, pour le jeu papou des homophonies approximatives. Le début « Que peu de temps suffit pour changer toutes choses » ayant été imposé par Françoise Treussard (mais ça en dit tellement long sur les petites filles, qui changent plus vite que n'importe qui), j’ai essayé d’injecter dans le texte hugolien (tout ce qui est en romain) un minimum de motifs séguriens (en italique) pour opérer le morphing. Il ne me restait plus qu’à donner un titre.

Malheur à la tristesse !

par

le conteur et la comtesse :

Hugo, de Ségur

« Que peu de temps suffit pour changer toutes choses »
Petites filles modèles, comme vous vous oubliez,
Et comme vous brisez de vaisselles dans vos métamorphoses
Ces âges mystérieux où cœurs et colères sont liés !

Vos chambres en champs de bataille sont changées ;
L'écureuil tant aimé est mort et renversé;
Vos roses tant adorées ont été ravagées
Par vous, petites filles sauvages qui sautez le fossé.

Un mur clôt la fontaine où, un jour, par l'heure échauffée,
Folâtre, vous bûtes de l’eau glacée en sortant des bois ;
Vous en versâtes à pleins seaux sur la tête, mauvaise fée,
Et laissâtes tomber dans le puits une baguette de vos doigts !

On a pavé votre route, qu’est-ce qu’on l’a aplanie,
Quand, dans le sable pur vous peigniez, dessinant si bien,
Avec le doigt étalant vos talents, il faut de l'ironie,
Or le rire paternel rit jaune à côté du mien !

[Homophonie intermédiaire de

« Que peu de temps suffit pour changer toutes choses »]

"Que peut Maman ? Sophie, pour manger toute chaude"...

... la soupe au dîner, elle peine à s’asseoir,

On échoue aux plans qu’on échafaude,

Car elle ignore ses leçons quand vient le soir.

N'existons-nous donc plus ? Avons-nous eu notre heure ?
Rien ne rendra notre Sophie à nos cris superflus ?
Elle enterre sa poupée au moment où je pleure ;
Ma chère fillette me regarde et ne me reconnait plus.

D'autres vont maintenant passer où nous passâmes.
En haut d’une armoire, d’autres vont y venir ;
Sophie grimpe avec ses amies, deux braves âmes,
Elles ébauchent la descente sans pouvoir la finir !

D’autres jours, autres périlleuses retraites.
Bois, cabanes, ruines, lieux inconnus.
Châteaux de sable où des empreintes indiscrètes,
Creusent le sol qu’ont touché leurs petits pieds nus.

Une petite fille prépare son jour d’anniversaire,

Encore elle se réveille au même point du rêve,

Car personne ici-bas ne termine et n’achève…


... « Que peut attendre Sophie pour ranger cette chaise ? »


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